Picasso, le Fonds Helene et Edouard Leclerc et la Bretagne
Landerneau, une petite ville bretonne aux confins de l’Europe fête Picasso
un jeune lieu de la culture avec de fortes ambitions artistiques avec le Fonds Hélène et Édouard Leclerc
Les festivals de musique portent haut les couleurs de la Bretagne. Qu’ils soient de facture celtique traditionnelle ou d’aujourd’hui ou maritime, comme ceux de Quimper, Lorient, Paimpol…, classiques ou rockscomme ceux de Saint-Malo…, International comme celui des Vieilles Charrues de Carhaix, ou plus contemporains et découvreurs de talents comme ceux proposés à Rennes…, ils contribuent à faire connaître la Bretagne. Des musiciens, auteurs-compositeurs bretons, comme Cécile Corbel (double disque d’or au Japon) font rayonner l’univers celte du XXIe siècle jusqu’en Asie.
Lors de notre accompagnement « découverte de 4 destinations bretonnes » d’un journaliste de Shanghai au mois de Juillet dernier, nous nous sommes interrogés sur la place des arts plastiques et de l’art en Bretagne en ce début du vingt-et-unième siècle. Comment pourrions-nous également faire de notre richesse culturelle bretonne un élément de l’attractivité et du rayonnement de nos territoires auprès d’une clientèle chinoise qui évolue vers un tourisme individuel en attente de diversité et d’authenticité? 5 millions de touristes CSP+ et CSP++ sont attendus pour 2020 à Paris. Et si la Bretagne devenait une des destinations favorites grâce aussi à sa diversité, sa richesse culturelle et patrimoniale et surtout grâce à une volonté et de fortes ambitions artistiques comme celle déployées par le Fonds Hélène et Édouard Leclerc à Landerneau, avec la très belle exposition Picasso ?
Comment faire connaître le travail des artistes, qui les choisit et en fonction de quels critères, qui détermine le beau et le prix du beau, qui choisit et fait connaître les artistes, l’état, les marchands, les collectionneurs, les grandes foires aujourd’hui, comment déterminer ce qu’est une œuvre d’art, son prix ou sa postérité, seul votre regard compte et c’est à vous de décider. Brèves histoires de la culture par Jérôme Clément, 25 juillet 2017 – France Culture
Le rôle des fonds et fondations
L’exposition Picasso 2017 du Fonds* Hélène et Édouard Leclerc de Landerneau, réunit des œuvres dont certaines inédites, de la collection personnelle de Jacqueline Roque, la dernière compagne et épouse de Pablo Picasso. L’exposition se tient du 25 juin au 1 novembre inclus dans la vaste halle de 1200 m2 des Capucins de Landerneau (Finistère) en Bretagne. Plus de 200 œuvres sont exposées — peintures, dessins, céramiques, livres illustrés — que la fille de Jacqueline, Catherine Hutin dévoile avec générosité de sa collection particulière. Cette rétrospective regroupe pratiquement toutes les périodes de production de Pablo Picasso.
Créé à l’automne 2011, le Fonds* Hélène et Édouard Leclerc pour la Culture est un fonds de dotation animé par un conseil d’administration, présidé par Michel-Édouard Leclerc, dont la vocation est de rendre l’art accessible à tous. Le Fonds Hélène et Édouard Leclerc a pour vocation de soutenir et conduire toute mission d’intérêt général à caractère culturel contribuant à une meilleure valorisation et à une plus grande diffusion de la création contemporaine dans notre société. Il est ouvert au public depuis le 24 juin 2012. Il a déjà présenté de très grandes expositions consacrées aux artistes :
- Gérard Fromanger, Périodisation 1962-2012, du 24 juin au 28 octobre 2012.
- Yann Kersalé, À des Nuits Lumière, la ville, la nuit, la mer, du 15 décembre 2012 au 19 mai 2013.
- Joan Miró, L’Arlequin artificier, du 16 juin au 3 novembre 2013.
- Métal hurlant, : 1975-1997, La Bande Dessinée fait sa Révolution, du 15 décembre 2013 au 11 mai 2014.
- Dubuffet, L’Insoumis, du 22 juin au 2 novembre 2014.
- Jacques Monory, du 14 décembre 2014 au 17 mai 2015.
- Giacometti, du 14 juin au 31 octobre 2015.
- Mattotti, Infini, du 6 décembre 2015 au 6 mars 2016
- La 3e SCÈNE de l’Opéra national de Paris, du 10 avril au 16 mai 2016.
- Chagall, De la Poésie à la Peinture, du 26 juin au 1 novembre 2016
- Hartung et les peintres lyriques, du 11 décembre 2016 au 17 avril 2017.
- Picasso, du 25 juin 2017 au 1 novembre 2017.
*En France, des dispositions spécifiques ont été prises en faveur de la diffusion des expositions d’art contemporain : elles concernent les organismes publics ou privés dont la gestion est désintéressée, et qui ont pour activité principale par exemple l’organisation d’expositions d’art contemporain. Ces organismes bénéficie du mécénat d’entreprise.
Bretagne terre de culture
Placer la culture au cœur du développement territorial
Lors de l’exposition Chagall en 2016, 162.000 visiteurs ont fait le déplacement en Finistère. Des touristes venus par milliers d’Allemagne, de Grande-Bretagne, de Belgique et des Pays-Bas, et bien sûr des Bretons, ceux du cru mais jusqu’à 10.000 Nantais et près de 15.000 Rennais. Si l’on se rappelle que Landerneau, 18.000 habitants, n’est pas vraiment une ville de destination, c’est quand même un sacré record ! Michel-Édouard Leclerc in blog Fonds et Édouard Leclerc pour la culture
Placer la culture au cœur du développement territorial est un investissement capital pour l’avenir de la Bretagne. Le développement n’est pas synonyme de la seule croissance économique, la culture y contribue largement. Les politiques de développement culturel concernent aussi l’éducation, les sciences, la communication, l’environnement, le tourisme. Depuis 2012, » 700000 visiteurs se sont déjà pressés aux Capucins pour y (re)découvrir Miró, Giacometti, Dubuffet, Monory, Mattotti, Kersalé, Chagall « selon Michel-Édouard Leclerc. Les Capucins de Landerneau ne sont pas les seuls en Finistère. Ce département breton, aux confins de la terre européenne, conduit une politique culturelle avancée. Il expose également du 20 mai au 11 septembre au musée des Beaux-Arts de Quimper, Odilon Redon, « La nature silencieuse, Paysages d’Odilon Redon« , contemporain de la génération des impressionnistes mais au regard différent. Le Finistère propose également au Domaine de Trévarez « Toujours la vie invente, carte blanche à Gilles Clément », jardinier, architecte paysagiste, poète, artiste. L’abbaye de Daoulas, ouverte sur le monde, organise des expositions ethnographiques ou socio-anthropologiques sur des sujets divers liés à la diversité culturelle. Cette année, elle interroge la peau avec l’exposition « À fleur de peau, la fabrique des apparences » proposée jusqu’au 31 décembre 2017. Ce thème permet un voyage à travers les continents et les âges, elle est vue comme un symbole de la relation de l’individu au monde. Le musée de Pont-Aven mérite un article à lui seul.
La culture pour tous est également un moyen d’accéder à une existence intellectuelle, affective, morale et spirituelle satisfaisante. Elle constitue un facteur de la cohésion sociale et de compréhension mutuelle des cultures et de l’autre. L’abbaye de Daoulas, à la pointe Finistère, dès 1992, exposait déjà l’inoubliable trésor archéologique Mawangdui (馬王堆) de Chángshā 长沙 de la province du Hunan en Chine. Cette exposition offrait au visiteur une partie du mobilier funéraire de la marquise Xin Zhui (Han Occidentaux ~190-168 av. J.-C.), composée de plus de 1400 objets dont quatre cercueils emboîtés entourés de compartiments pour le mobilier funéraire, un grand nombre d’objets en terre cuite ou en bois laqué, des mingqi (figurines de bois figurant musiciens, danseuses, suivantes …), des pièces de soie brodées, des vêtements et surtout une bannière funéraire peinte exceptionnelle par son ancienneté, son raffinement, son format en T suspendu sur un bambou par une cordelette, et par son sujet — une représentation du voyage de l’âme de la défunte —. Des rouleaux sur soie manuscrits (boshu 帛書) du courant taoïste représentant les plus anciens documents connus de la médecine chinoise étaient exposés. Ils étaient accompagnés d’instruments de musique (cithare, orgue à 22 tuyaux, cornemuses).
Il est possible de monter une collection qui nous aide à mieux nous connaître et à mieux connaître notre imaginaire, et qui nous donne également les moyens de le laisser derrière nous afin de pouvoir communiquer avec des personnes appartenant à d’autres horizons, avec lesquelles nous partageons les mêmes intérêts, voire le même avenir. Manuel Borja–Villel, historien d’art et philosophe, directeur du musée d’Art contemporain de Barcelone
Le défi à relever dans le Grand-Ouest est de convaincre décideurs politiques et acteurs sociaux locaux, nationaux et internationaux, d’intégrer les principes de la diversité culturelle et les valeurs du pluralisme culturel dans l’ensemble des politiques, mécanismes et pratiques publiques, via notamment des partenariats public/privé. Ce qu’une jeune structure associative comme le FHEL, réussit à faire avec brio au confins de la terre européenne, prouve qu’avec un peu d’audace, de volonté et de soutiens des hommes qui aiment la Bretagne et du collaboratif, tout est possible. On se plaît à rêver, en Bretagne, pour le Grand-Ouest, de la création d’un grand musée d’art moderne et contemporain, à l’image de celui de Guggenheim de Barcelone, qui rompt avec les grands modèles existants, en repensant la notion de création, les rapports avec le public et les modes de financement. Le musée Guggenheim est bien connu pour ses conséquences bénéfiques sur une région espagnole mise à mal par la crise industrielle des années 1980 et pourtant bien éloignée des centres de décisions européens comme l’est celui du Centre Pompidou de la Ville de Metz, un établissement public de coopération culturelle. Dessiné par Shigeru Ban et Jean de Gastines, ce musée a une structure architectonique faite de résille et d’entrelacs de fibres et aurait été inspirée par un chapeau chinois. Metz construit aujourd’hui à côté de son célèbre musée — comme à Rennes d’ailleurs — un Centre des Congrès de grande qualité près de la gare TGV, le centre Robert Schuman1. La Bretagne, cette région aux racines et valeurs fortes qui sait déjà porter sa musique dans la modernité au-delà de la tradition, en France et à l’International aurait beaucoup à proposer dans le domaine des arts plastiques du XXe et XXIe siècle. Des pistes ont été magnifiquement ouvertes en Finistère autour de l’art moderne et contemporain ! Comme pour les festivals en Bretagne, un maillage dans le domaine des arts plastiques serait apprécié et facteur de développement.
Nous soulignons que la durabilité est un concept culturel, qui découle de la relation entre une communauté et son environnement culturel et naturel. Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Conclusions de Hangzhou, Hangzhou, République Populaire de Chine 10-12 décembre 2015
La culture est aussi au cœur du développement durable. Le congrès international de Hangzhou «La culture : clé du développement durable» a eu lieu en mai 2013 à Hangzhou (Chine). Ce premier Congrès international était spécifiquement consacré aux liens entre la culture et le développement durable. Organisé par l’UNESCO, il a accueilli le tout premier forum mondial de discussion sur le rôle de la culture dans le développement durable en vue du cadre de développement au-delà de 2015. La communauté internationale et des principaux acteurs internationaux étaient présents.
Leurs conclusions étaient les suivantes :
Nous faisons appel aux gouvernements et aux responsables politiques, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable, pour intégrer la culture dans le « Nouvel agenda urbain» de la manière suivante :
- Des villes centrées sur les personnes :
Humaniser les villes par la culture afin de renforcer leur habitabilité et permettre aux personnes d’établir des liens avec leurs communautés et de modeler leurs environnements urbains - Des économies urbaines durables :
Lutter contre la pauvreté et gérer les transitions économiques en valorisant les biens culturels et le potentiel humain des villes - Des villes à échelle humaine, compactes et à usage mixte :
Promouvoir la culture et la créativité dans le développement, la régénération et la réutilisation adaptive urbaine - Des villes multiculturelles inclusives :
Reconnaître la diversité culturelle à travers la promotion de partenariats collaboratifs afin d’encourager la participation des communautés et réduire les inégalités - Des sociétés pacifiques et tolérantes :
Favoriser la paix et le dialogue interculturel et lutter contre la violence urbaine ens’appuyant sur la diversité du patrimoine et de la culture - Des villes durables, vertes et résilientes :
Intégrer le patrimoine et les savoirs traditionnels dans des solutions innovantes et centrées sur la culture pour la résolution de problèmes environnementaux - Des espaces publics inclusifs :
Valoriser le patrimoine et les activités culturelles et créatives afin de promouvoir la cohésion sociale et assurer l’accès à des espaces publiques de qualité et bien conçus - Des liens urbains-ruraux renforcés :
Respecter la valeur culturelle de petites localités et paysages et renforcer leurs relations avec les villes - Une gouvernance urbaine améliorée :
Renforcer les capacités et les mécanismes de participation et élaborer des indicateurs permettant d’évaluer le rôle et l’impact de la culture sur le développement urbain.
En Chine, France Chine International a recueilli de belles potentialités vers de très beaux projets à l’échelle territoriale qui intègrent, la culture, le développement durable, l’économie, le tourisme. Elles ouvrent la porte à de belles opportunités d’échanges culturels et économiques. N’hésitez pas à nous contacter.
Une visite éclairée de l’exposition
La médiation culturelle. Le Fonds Hélène et Édouard Leclerc a mis en place une véritable structure de médiation pour faciliter l’accès à l’art pour tous. Très belle démonstration de notre médiatrice culturelle qui a su convaincre notre journaliste de Shanghai.
Un exemple : « Il parait qu’il faut que je fasse ‘un nu’, eh bien je vais leur en faire un ‘un nu’ » ; c’est avec ces mots que le peintre Édouard Manet se lance au travail pour réaliser son fameux « Déjeuner sur l’herbe ». Picasso reprend le thème du peintre face au nu dans le peintre et son modèle de 1963, huile sur toile 74×92 cm.
L’exposition
Dans une très belle et sobre scénographie, le FHEL aux Capucins de Landerneau propose une rétrospective de l’oeuvre de Pablo Picasso regroupant pratiquement toutes les périodes de production de l’artiste. Cette exposition présente une sélection de plus de 200 oeuvres de Picasso, à peine voire jamais exposées au public antérieurement. Elle est singulière en ce qu’elle est constituée des seuls « Picasso de Picasso », à partir des œuvres qu’il avait gardées toute sa vie auprès de lui dans ses différents ateliers et dont Jacqueline héritera en partie à sa mort. Sa fille Catherine Hutin poursuit l’activité de sa mère — qui a valorisé et diffusé les œuvres de son mari dans de nombreuses expositions — , par ses participations généreuses à différentes expositions. Les parcours de l’exposition sont les suivants :
- Picasso avant Picasso
Sous l’impulsion de son père José Ruiz Blasco, peintre et professeur de dessin, il réalise ses premiers essais en peinture, de style académique, et signe de son nom de naissance. À Barcelone, en 1899, Il abandonne l’enseignement officiel et suit sa propre voie et délaisse le patronyme paternel au profit de celui de sa mère : Picasso. - Cubismes
Picasso s’installe à Paris au Bateau-Lavoir à Montmartre. Il y rencontre Guillaume Apollinaire, André Salmon ainsi que Fernande Olivier, son modèle et sa compagne. Les découvertes de Van Gosh, Gauguin, Ingres, Cézanne et des arts africains influenceront sa création avec l’invention du cubisme : perspectives et canons traditionnels bousculés avec une schématisation des formes sous des axes différents et simultanés. Il revient au schéma néo-classique après son voyage de 1977 en Italie. - Métamorphoses
En 1918, il épouse Olga Khokhlova mais il connait des difficultés dans sa vie conjugale dès 1925 qui se traduisent dans sa peinture avec des portraits d’Olga, très angulaires, souvent agressifs. Il rencontre Marie-Thérèse qui inspire au jeune quinquagénaire des images plus calmes et aux formes plus épanouies. - Les années de ténèbres
Dora Maar, peintre et photographe est sa nouvelle muse, rencontrée en 1935. L’approche du nouveau conflit mondial se fait sentir dans sa peinture. Natures mortes, vues d’atelier, paysages de Paris révèlent l’enfermement de Pablo Picasso lorsque la guerre éclate. Une palette aux tons de plus en plus violents et durs se fait jour. - L’après-guerre
Après la Libération, la liberté retrouvée apporte un nouveau souffle à Picasso qui renoue avec la Côte d’Azur qu’il avait découvert en 1920. Françoise Gilot, jeune peintre, est sa nouvelle compagne. Pendant 10 ans, cette relation contribue au renouveau créatif de Pablo Picasso, avec des résonances mythologiques et la mise en avant du nu féminin. - Une nouvelle lumière
À Madoura Picasso expérimente les possibilités de la céramique où il exerce ses talents de peintre et de sculpteur avec des formes qu’aucun céramiste n’aurait alors osé pratiquer. Il fréquente les corridas d’Arles, de Nîmes ou de Vallauris et la tauromachie irrigue à nouveau son œuvre. Le Minotaure refait son apparition. Picasso rencontre Jacqueline Roque en 1952, qui deviendra sa compagne et son épouse en 1961. Il quitte alors définitivement Paris et s’installe dans le midi de la France. La chaleur et la lumière lui conviennent ainsi que son nouveau mode de vie. Les premiers portraits de Jacqueline sont étincelants de lumière et de couleurs. L’affiche de l’exposition reprend le portrait de Jacqueline assise de profil de 1954, huile sur toile 100×81 cm. - Les ateliers
En 1955, Picasso acquiert une grande villa bourgeoise « La Californie » sur les hauteurs de Cannes. Il jouit du plus grand espace de vie et de création dont il ait jamais disposé. Ateliers de peintures, de gravures où tableaux, dessins, sculptures, céramiques s’accumulent et occupent tous les espaces disponibles. La maison devient le gardien de la mémoire de l’artiste. La maison elle-même est son motif privilégié, grande salle de séjour avec le rocking-chair et sa muse en majesté, vues sur le jardin par les fenêtres de style mauresque et ses palmiers… Il les appelle « ses paysages intérieurs ». Le couple s’installe ensuite au grand mas Notre-Dame-de-Vie à Mougins en 1961. Une autre série très prolifique voit le jour dans le huis-clos de ce nouvel atelier. - Femmes assises
À Mougins, Jacqueline devient pour Picasso le modèle de toutes les femmes. Plus de 160 portraits de Jacqueline naîtront durant la seule année 1963. Il la représente assise, pose qu’il affectionne et qui l’autorise à renouveler sans cesse le rapport de l’espace à la figure. Un accessoire, animal familier, chapeau vient parfois apporter une note colorée et un peu de tendresse aux tableaux où Jacqueline a le plus souvent le port altier d’une dame de la cour d’Espagne. - Les dernières années
À quatre-vingt dix ans, Picasso réaffirme que la peinture est d’abord une œuvre de désir. Son travail des dernières années témoignent d’un enthousiasme, d’une invention et d’une créativité extraordinaire. Ses talents de coloristes s’expriment dans une galerie de personnages familiers où son Espagne natale et ses maîtres vénérés du passé ont toute leur place. Il peint avec frénésie et dans une urgence extrême de grands tableaux dans une débauche de couleurs en laissant vierge une partie de la toile pour mieux affirmer les formes de la composition.
» Seul votre regard compte, c’est à vous d’en décider », alors courez vite voir l’exposition Picasso des Fonds Hélène et Édouard Leclerc à Landerneau pour vous déterminer et apprécier. Période : du 25 juin 2017 au 1 novembre 2017.
Picasso laissera son empreinte auprès de peintres comme Francis Bacon. Bacon se lança dans sa carrière de peintre après avoir visité l’exposition Cent dessins par Picasso, dans la galerie Paul Rosenberg de Paris. En conclusion, on le laisse prendre la parole :
« Picasso a ouvert la porte à tous ces nouveaux systèmes. Moi, j’ai essayé de glisser mon pied dans cette porte ouverte pour qu’elle ne se referme pas. Picasso appartient à cette lignée de génies dont font partie Rembrandt, Michel-Ange, Van Gogh et, surtout, Vélasquez ». Francis Bacon
De Picasso à Landerneau à La-Roche-Maurice
De l’art moderne au patrimoine
Enclos paroissial avec son église et son remarquable jubé, forteresse médiévale, Maison du patrimoine à La Roche-Maurice
Une visite proposée par France Chine International grâce à la programmation de l’exposition Picasso de Landerneau
A à peine 15 km de Landerneau, La Roche-Maurice recèle un riche patrimoine bâti méconnu du grand-public mais reconnu des amateurs du patrimoine breton pour son magnifique jubé3. Il vient d’être restauré et de retrouver l’éclat de sa polychromie initiale. L’église Saint-Yves, typique de la Renaissance Léonarde, est classée « monument historique » et mérite que l’on s’y attarde (sa charpente, son vitrail, son ossuaire…). Une belle initiative des étudiants en histoire de l’art de Rennes 2, doit être signalée. Ils proposent gracieusement et avec professionnalisme, pendant l’été, une médiation culturelle de cet enclos paroissial. Tout proche, le donjon médiéval du château de Roch Morvan, propriété du Département du Finistère, vaut aussi le détour. La Maison du patrimoine située à l’entrée du site témoigne de la volonté de la Région et de la commune de mettre en avant ces richesses. Dotée d’une muséographie très pédagogique, elle présente l’histoire locale et ses vestiges de façon attractive et contemporaine. Sans l’exposition Picasso à Landerneau, nous n’aurions jamais pu convaincre le journaliste d’aller à La Roche-Maurice ! La découverte du jubé a représenté un moment fort, photographié par le journaliste, le jubé de La Roche-Maurice est présent désormais sur les réseaux sociaux chinois. De l’art moderne au patrimoine, il n’y a qu’un pas, à cultiver…
Contributeur texte : Évelyne Ollivier-Lorphelin
Photo à la une : Affiche de l’exposition Picasso à Landernau : remerciements aux Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la Culture
Affiche exposition Picasso – Pablo Picasso, Jacqueline assise de profil, 1954 – Collection particulière © Photographie Claude Germain © Succession Picasso, 2017 – © FHEL, 2017.
Intégration et SEO : Évelyne Ollivier-Lorphelin
Rédacteur en chef pour le blog de FCI : Évelyne Ollivier-Lorphelin, vice-présidente de France Chine International
Directeur de la publication : Yannick Morin, Président de France Chine International
Notes
1 Implanté sur le Quartier de l’Amphithéâtre de Metz, situé à la sortie de la gare TGV, face au Centre Pompidou-Metz, le Centre de Congrès participera au développement économique de Metz Métropole et à l’attractivité de la destination Metz. Ce bâtiment, dessiné par l’architecte de renom Jean-Michel Wilmotte, sera un trait d’union entre le nouveau Quartier de l’Amphithéâtre et le centre historique de Metz…
2 – Francis Bacon est un peintre de parents britanniques anglais né le 28 octobre 1909 à Dublin et mort le 28 avril 1992 à Madrid. Peintre autodidacte, Il met en en scène sa vie, ses amis, son admiration pour Vélasquez, Van Gogh ou Pablo Picasso dans de grands triptiques, aux expressions souvent torturées.
3 – Dans une église, le jubé est une tribune formant clôture de pierre ou de bois séparant le choeur liturgique de la nef. Il se compose de trois éléments : la tribune, la clôture dite chancel et le groupe sculpté de la crucifixion. De la tribune, le clerc lisait les Évangiles ou prêchait, la chaire lui succédera. La clôture isolait le choeur réservé aux clercs et seigneurs prééminenciers des fidèles qui ne voyaient peu ou pas du tout le maître-autel. La crucifixion est tournée vers les fidèles et surmonte la tribune. Au XVIe siècle, le concile de Trente conduit à une évolution architecturale des églises qui provoque progressivement la destruction des jubés car désormais le choeur doit être visible par les fidèles. La chaire à prêcher va le remplacer. En Bretagne, ils sont toutefois maintenus dans quelques églises paroissiales et principalement dans des chapelles un peu oubliées. C’est désormais une des très grandes raretés et richesses patrimoniales de la Bretagne qui possèdent parmi les plus beaux jubés sculptés en bois polychrome (chapelle Saint-Fiacre au Faouët, Chapelle Saint-Nicolas de Priziac…). A l’exception de la Bretagne, en France, une trentaine de jubés peuvent être encore dénombrés, les autres ont disparu.
« *Le fonds de dotation est une personne morale de droit privé à but non lucratif qui reçoit et gère, en les capitalisant, des biens et droits de toute nature qui lui sont apportés à titre gratuit et irrévocable et utilise les revenus de la capitalisation en vue de la réalisation d’une œuvre ou d’une mission d’intérêt général ou les redistribue pour assister une personne morale à but non lucratif dans l’accomplissement de ses œuvres et de ses missions d’intérêt général ».
Sources
Le monde du 5 Octobre 2016 – article par Henri Bellet
Carton plein pour Chagall à Landerneau
Fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la culture
Numéro spécial de la Documentation Française « Fonds de dotation » Le Courrier Juridique des Finances et de l’Industrie – spécial fonds de dotation – décembre 2010
Jean-Yves Cozan, Jin Zegong, Annie Roger, Xiong Chuanxin, Alain Thote, Gao Zhixi, Fu Ju You, Michelle Pirazzoli-T’Serstevens, Serge Franzini et Krishna Riboud, Chine antique. Voyage de l’âme. Trésors archéologiques de la province du Hunan, XIIIe siècle avant J.C.-IIe siècle après J.C., Daoulas, Centre culturel Abbaye de Daoulas, , 160 p.
Paysage culturel du lac de l’Ouest de Hangzhou
La Déclaration de Hangzhou annonce la prochaine ère de développement humain
Courrier International – Besoin d’art ? À Barcelone, l’anti-musée Guggenheim
Lire
Rétrospective Pablo Picasso en Bretagne
Les bagadoù, la musique comme pont entre traditions bretonnes et modernité
Musique et danse : la Renaissance à l’honneur au manoir Jacques Cartier à Saint-Malo, Une conférence avec un invité d’honneur au musée : Mickaël Bouffard, historien de l’art et danseur baroque
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