Bretagne – Chine : une relation agronomique dynamique
La relation Bretagne – Chine est renforcée par une complémentarité dans le secteur agricole
Article par Antoine Rioual, extrait de Au-Delà de la Muraille, pages 6-7.
Au-Delà de la Muraille est un magazine sur la Chine rédigé, mis en page et publié par une équipe rédactionnelle composée de trois étudiants de Sciences Po Rennes : Aurore Gavenda, rédactrice en chef ; Marion Hebert, rédactrice en charge des relations publiques, partenariats et événements ; Antoine Rioual, rédacteur graphiste également en charge des finances et des relations publiques.
La Bretagne a depuis longtemps établi des relations avec la Chine ; et particulièrement la province côtière du Shandong, avec laquelle a été signée en 1985 d’un partenariat économique. Cette dernière a de nombreux points commun avec la Bretagne ; son climat, sa situation, mais également son économie, axée sur les activités agricoles, maritimes, industrielles et touristiques. Le Shandong est également l’un des moteurs de l’économie chinoise, étant la troisième province en terme de PIB et comptant plus de 96 millions d’habitants.
Dans le contexte des défis agricoles qu’affronte la Chine, et de la crise agricole bretonne, cette relation porte de nombreuses promesses pour les deux parties. En effet, La Chine fait face à une réduction problématique des surfaces cultivables. Selon le Ministère de l’Agriculture, la Chine doit en effet nourrir 20.5% de la population mondiale avec seulement 9% des surfaces cultivables, tout en sachant que l’urbanisation (le taux d’urbanisation devrait atteindre plus de 60% en 2020), la pollution et la désertification diminueraient chaque année ces dernières d’une surface de 2500km².
L’augmentation des niveaux de vie accroissent par ailleurs la demande en biens de qualité. Ainsi, si les chinois ne consomment en moyenne que 14,3 litres de lait par an en moyenne (bien moins que les 53 litres français à titre d’exemple), ce chiffre a été multiplié par 3 depuis 10 ans.
Si l’on considère que la problématique de la sécurité alimentaire est historiquement ancrée dans les objectifs gouvernementaux chinois du fait de son importance politique, il n’est pas étonnant que la politique agricole du pays fléchisse en faveur du contrôle foncier à l’étranger (Afrique) et de l’internationalisation des entreprises agricoles.
Ainsi, la Bretagne, en pleine crise agricole, verra la naissance en 2016 d’une usine de poudre de lait chinoise à Carhaix : financée par Synutra, entreprise du Shandong. Cette usine massive devrait permettre la production de 120 000 tonnes de poudre de lait chaque année, et M. Zhang Liang (PDG de Synutra), a laissé la possibilité d’une production encore doublée.
Cette usine a donc pour unique objectif la satisfaction la demande chinoise en lait de qualité, notamment après les scandales sanitaires qui ont agité la Chine. Le scandale de la mélamine en 2008 (alors utilisée par plus de 20 entreprises dans la production de lait afin d’augmenter sa teneur en protéine) a poussé la demande chinoise vers les produits jugés « sûrs » et de qualité. La Bretagne, en tant que région leader en sureté et production agroalimentaire, jouit d’une excellente réputation et bénéficie donc de l’augmentation de cette demande qualitative et quantitative.
La demande en produits bretons concerne également le matériel agricole. La politique de mécanisation à marche forcée en Chine en ferait le premier marché d’ici 2020 selon Axema (le syndicat des industriels des agroéquipements).
Contributeur : Antoine Rioual, membre de l’équipe rédactionnelle du magazine Au-Delà de la Muraille
Photographie à la une : Paysans au travail entre Shanghai et Changzhou – septembre 2008 ©Evelyne Ollivier-Lorphelin
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