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La Chine 120 ans après, Jeu des comparaisons

 

La Chine aux antipodes ?

Camille Imbault-Huart (1857-1897), diplomate et orientaliste, érudit et linguiste, écrivait en 1892, la Chine est pour nous le pays du contraste : dans tout ordre d’idées, elle est à nos antipodes.
En cette période de fêtes, nous vous proposons un jeu des comparaisons :  plus de 120 ans après, que reste-t-il  des constatations de Camille Imbault-Huart ? Faites-nous part de vos commentaires et appréciations.

Ainsi le nom propre ou patronymique précède le petit nom : celui-ci n’est donc pas un prénom, mais un postnom, si l’on peut dire ce mot.

Le blanc est la couleur du deuil.

Toutes les boissons chinoises, thé, vin de riz ou de sorgho distillé, liqueurs, etc., sont servies chaudes ; le Chinois boit toujours chaud, ce qui le désaltère et le rafraîchit mieux que s’il préparait une boisson glacée.

Le livre commence là où finissent les nôtres : le chinois, en effet, s’écrit de droite à gauche et de haut en bas, en colonnes verticales, et non de gauche à droite en lignes horizontales. Le titre de l’ouvrage, au lieu de paraître au haut de la page, est imprimé en bas, à cheval sur le double feuillet qui forme une page chinoise ; la pagination ne s’indique pas en tête de page, mais en bas, sous le titre courant. Les notes ne sont pas au pied des pages ; elles se trouvent au contraire au sommet.

En classe, lorsqu’un écolier récite sa leçon, il ne fait pas face au professeur, il lui tourne le dos : aussi le verbe réciter, pèï, signifie-t-il, originairement, tourner le dos à quelqu’un.

La mère n’embrasse pas son enfant — le baiser de la mère, chanté par nos poètes, est chose inconnue, — elle porte l’enfant à son nez comme si elle voulait respirer le parfum délicat d’une fleur à peine éclose.

Le type de la beauté féminine diffère également du nôtre : pour les Chinois, une belle femme, disent leurs poètes, doit avoir un visage rond, ayant la forme d’une graine de pastèque, et un nez bien écrasé, tandis que nous préférons une figure ovale et un nez aquilin.

En Chine, ôter son chapeau devant quelqu’un est une marque d’impolitesse : si vous venez faire visite à un Chinois et que celui-ci n’ait pas son chapeau, son premier soin est de le mettre en toute hâte pour venir vous recevoir.

Les chaufferettes ne sont pas employées pour tenir chauds les pieds, mais pour se réchauffer les mains.

On n’y joue pas au volant avec la main, mais avec le pied qui sert de raquette.

Nous aimons avoir des ongles courts : les Chinois les préfèrent longs. Il y a des lettrés qui ont des ongles de dix centimètres de longueur : ils les laissent ainsi pousser par coquetterie, pour montrer qu’ils ne se livrent à aucun travail manuel. Pour empêcher qu’ils ne se cassent, on les protège au moyen d’étuis en argent finement ciselés.

Nous portons des bagues au 3e, au 4e ou au 5e doigt : les Chinois ne mettent de bagues qu’au pouce de la main droite. C’est une affaire de mode.

Le dîner chinois commence par les fruits confits et les graines de pastèque et termine par le poisson et le potage, à l’inverse de ce qui a lieu chez nous.

L’aiguille aimantée de la boussole, — instrument que les Chinois ont inventé, — indique le Sud et non le Nord. — Je ne cite encore qu’un petit nombre de choses usuelles et le parallèle pourrait être poussé plus loin…

Extrait de : Camille Imbault-Huart,
Le journal et le journalisme en Chine, 1892.

Photo à la une : sculpture sur bois, scène de vie au Pavillon de Chenzhi,  Hóngcūn 宏村 village du sud de la province de l’Anhui , ©Évelyne Ollivier-Lorphelin mai 2009
Les décorations sculptées datant des dynasties Ming et Qing sont parmi les plus remarquables de toute la Chine.

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